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Retour sur les crues du 31 janvier au 2 février

Si plusieurs épisodes de hautes eaux sans grandes conséquences (notamment le 1er janvier) ont été relevés cet hiver 2020-2021, c’est bien l’épisode des 1er et 2 février qui le marquera. En effet, les cours d’eau de notre territoire, déjà chargés par le temps pluvieux de cette fin de janvier, ont presque tous quitté leur lit sur le passage de la tempête Justine, manifestant pour certains des crues supérieures à l’occurrence décennale.

Sur le Célé, la côte atteinte à l’échelle de crue du Pont Gambetta à Figeac correspond parfaitement à l’estimation de la crue décennale (proche de la crue de janvier 2009). Cet épisode était, pour la partie médiane et amont du bassin, plus faible que celui de janvier 2018 tandis que les côtes atteintes sur la basse vallée du Célé dépassent celles d’il y a 3 ans. La crue trentenale de 2003 n’a, quant à elle, pas été dépassée.
Comme à son habitude, le Célé a fait l’objet d’une crue rapide. Les premiers débordements, sur l’amont et le figeacois se sont manifestés dans les premières heures du 1er février (vers 3-4h) Le pic a été atteint dans l’après-midi et le retour à la normale a été constaté dès le lendemain. Une demi-journée de décalage est observée avec la basse vallée.
En termes d’enjeux, nous retiendrons : les avenues submergées de Figeac (Maréchal Joffre, Maréchal Foch, Georges Pompidou) et la fermeture du Pont Gambetta ; le village de Ceint d’eau, les nombreuses routes inondées à Maurs, Béduer, Boussac, Corn, … où se sont tout de même aventurés certains automobilistes…, les campings de la basse vallée…
Sur le Lot médian, de Conques en Rouergue à Saint Cirq-Lapopie, cet épisode était quelque peu supérieur à une crue décennale. Bien plus conséquent qu'en janvier 2018, il n'a tout de même pas dépassé l'évènement de décembre 2003.
Le plus marquant était à Livinhac-le-Haut, au lieu-dit Laroque-Bouillac où près de 1,2 m d’eau ont été relevés au dessus de la départementale. Quelques enjeux ont été touchés sur l’amont tels que le camping de Saint Parthem, le Lotissement Comby à Boisse-Penchot, les quartiers bas de Bouillac, des routes départementales et communales. Sur le secteur d’Aubin, un effondrement a eu lieu au droit de la voie ferrée qui entraîne une interruption temporaire de la circulation des trains. Des débordements ont été localement observés sur le bassin du Riou Mort. A Cajarc, les quartiers en bordure du Lot ont été inondés. D’abondantes résurgences du karst ont pu être observées que ce soit sur les flans de falaises depuis les routes ou dans des vallées sèches comme à Salvagnac-Cajarc. De nombreux éboulements ont malheureusement découlé de cet évènement météorologique, tel qu’à Saint-Martin-Labouval avec un accident mortel.

Gestion de la crue

En tant que porteur de la compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) pour le compte des communautés de communes et d'agglomération de son territoire, le Syndicat mixte Célé - Lot médian a à sa charge des ouvrages de protection collective, tels que des digues. En période de crue, les agents du Syndicat suivent et contrôlent régulièrement l’état de ces ouvrages et les niveaux atteints afin de mettre en place les consignes de sécurité, en étroite collaboration avec les communes. Actuellement, le Syndicat a la charge d’un système d’endiguement en bord du Célé au droit de Lafarrayrie à Figeac (démarche de classement en cours). Des visites ont aussi été organisées sur les autres ouvrages susceptibles d’être sous la responsabilité du Syndicat comme la digue de la Cité Armand à Saint-Etienne-de-Maurs sur l’Arcambe, la route départementale au droit de Capdenac-Gare par rapport au Lot, la digue au droit de la voie ferrée à Bagnac pour le Célé, …
En complément de ces obligations, les élus et agents du Syndicat ont assuré un suivi continu de la crue sur l’ensemble du territoire et une campagne de relève de laisses de crues a été menée depuis le 2 février. En repérant les niveaux maximums de la crue, cela permet d’améliorer les connaissances sur l’hydrologie des bassins versants, de disposer de données (photographies, mesures) pour étayer les études existantes ou à venir, d’affiner les programmes d’aménagements prévus. Ces documents serviront également de supports de communications ou pédagogiques afin d’entretenir la culture du risque et de sensibiliser les nouveaux habitants. Le Syndicat a, à cette fin, engagé un prestataire spécialisé pour réaliser des films avec prises de vue aérienne.
Les campagnes post-crue ont également permis de recenser les aménagements dégradés pour lesquels des travaux seraient à engager.
Si cette crue n’a pas été aussi importante que celle de 2003 sur le Lot et le Célé, elle a néanmoins généré nombre de dégâts et rappelle la réalité de ce type d’événement.
Cette crue a permis aussi au Syndicat mixte Célé - Lot médian, en tant que structure ayant compétence dans le domaine de la prévention des inondations depuis 2019, d’éprouver son organisation en conditions réelles et de capitaliser un retour d’expériences sur la gestion d’un tel évènement dont les conséquences peuvent toujours avoir des implications lourdes pour les personnes et les biens.

Général  Caroline Maumus   12 février 2021