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Les premiers travaux de restauration d’une zone humide

Les premiers travaux de remise en état d’une zone humide viennent d’être réalisés dans la châtaigneraie cantalienne, sur le bassin de la Rance. La cellule « zones humides » du Syndicat a proposé son appui technique pour trouver des solutions visant à concilier renaturation de la zone humide et valorisation agricole.


Le maintien des zones humides est indispensable pour préserver la ressource en eau (en quantité et qualité), la biodiversité mais aussi pour garantir des usages stratégiques (production d’eau potable, abreuvement des troupeaux, loisirs aquatiques…) : elles assurent de multiples fonctions d’intérêt général telles que le ralentissement du ruissellement et le stockage d’eau, la limitation de l’impact des inondations et des sécheresses, l’épuration de l’eau…

Lorsqu’une zone humide a été dégradée par des travaux de drainage (fossés, drains enterrés…), elle n’assure plus ces fonctions : une restauration est nécessaire. 

Ainsi, les premiers travaux de remise en état d’une zone humide viennent d’être réalisés dans la châtaigneraie cantalienne, sur le bassin de la Rance connu pour être déficitaire du point de vue quantitatif. La cellule « zones humides » du Syndicat a proposé son appui technique pour trouver des solutions visant à concilier renaturation de la zone humide et valorisation agricole. L’agriculteur propriétaire du site (Jérôme GAUZINS, St-Mamet-la-Salvetat), a adhéré au « réseau de gestionnaires de zones humides » et nous avons construit ensemble ce projet.

Les principaux travaux réalisés sont les suivants :

  • remise en état d’un ruisseau recalibré sur 95 ml (près de 150 m³ de matériaux remobilisés) ;

  • effacement d’un busage de 18 ml au profit d’une passerelle ancrée en haut de berge ;

  • fermeture d’un collecteur de drains enterrés.

  

Le ruisseau avant et après travaux (re-végatalisation en cours)


Phase de travaux : effacement du busage et fermeture du drain enterré


Remise en état du ruisseau et passerelle à hauteur de l’ancien busage

La restauration des fonctionnalités de la zone humide s’est accompagnée d’améliorations bénéfiques à l’activité agricole :

  •  la mise en défens des berges du ruisseau (près de 600 ml de clôture fixe barbelé) ;
  •  l’amélioration de l’abreuvement des animaux.

  

Aménagements agricoles

En effet, la non divagation des vaches dans le ruisseau va permettre de diminuer voire de supprimer les problèmes d’érosion des sols dans la parcelle et de limiter la contamination des eaux de surface (bactéries) liées aux déjections des animaux. En parallèle, la mise en place d’un abreuvoir alimenté avec une eau de qualité et implanté hors zone humide est intéressante du point de vue strictement agricole. Ces aménagements contribuent à améliorer ou à optimiser :

  • la santé des animaux (diminution du risque d’exposition à des organismes pathogènes…) ;
  • la productivité (car les animaux boivent moins lorsque l’eau est de piètre qualité ce qui conduit à une diminution des rendements) ;
  • la charge de travail (limitation de la surveillance du troupeau mais aussi du risque d’enlisement ou de noyade, notamment pour les veaux). 
 

Suite à ces travaux très récents, un suivi du site sera réalisé en partenariat avec le propriétaire qui souhaite maintenir de bonnes pratiques sur cette parcelle gérée principalement par le pâturage : troupeau de vaches Salers avec période et chargement adaptés (3 ou 4 « passages » du troupeau entre avril et octobre, chargement moyen annuel autour de 0,8 UGB/ha/an).

La fauche est bien sûr possible de même que la réalisation d’un broyage annuel ou tous les 2 ans en cas de développement de refus.

Cet exemple concret nous montre qu’il est possible de concilier le maintien voire la restauration des rôles et fonctions des zones humides avec le maintien d’activités économiques liées à ces milieux.

 

Ce projet a été réalisé dans le cadre de la CATZH Célé soutenue par : 

 

L’investissement a été pris en charge par M. Jérôme Gauzins, avec l’aide financière de :


Zones humides  Caroline Olivier   16 mai 2012